Découvrez le roman événement de karim nait ouslimane
Extinction du domaine
de la lutte
Michel Houellebecq a élaboré une théorie complète du libéralisme, à l’image de celle de Fukuyama sur la fin de l’Histoire. Une théorie pourtant fondamentalement erronée. Elle repose sur l’idée d’un besoin primaire d’accumulation : plus d’argent, plus de sexe… Elle occulte l’irréductibilité de l’homme à un simple schéma, efficace, de jouissance quantitative.
Gabriel Luisant est un cadre administratif effacé, à l’existence aseptisée, rythmée par le mouvement monocorde des procédures journalières, des réunions. Beaucoup d’heures, pour l’illusion d’une vie bien remplie, remplie de banalité tranquille jusqu’à sa rencontre, improbable, avec Nedjma, et avec toute une Histoire qui le choisit. Une histoire, qui commence — ou continue — par un duel entre Thomas et Abel. Puis vient Max, le militant. Puis l’incendie de la mosquée, la marche des Gilets Jaunes. Toute une série de pas manqués. Vers Nedjma, vers Max, Abel et Thomas. Jusqu’à ce pas ultime, brutal, inéluctable. Le pas qui pourrait tout sauver, ou tout précipiter dans l’abîme.




Éléments biographiques

Karim Naït Ouslimane est né en Algérie et vit en France depuis 2008. Docteur en littérature comparée et enseignant à l’université Paris Cité, il signe avec Extinction du domaine de la lutte, son premier roman. Un art narratif manifeste, une intrigue méticuleusement tissée. Le romancier soulève les pierres et scrute sous les mots d’une époque. Sa démarche intertextuelle dialogue avec l’œuvre de Michel Houellebecq, avec une sensibilité aiguisée, mais sans compromis.

Le mot de l’auteur

« Le désir des Lettres a toujours accompagné mes pas. Les conseillers d’orientation,
qui auraient tellement voulu faire de moi un ingénieur, ne me l’auront pas pardonné, ni ceux de mes proches qui auraient bien souhaité avoir un médecin dans la famille. Mais j’ai aussi le don de décevoir. Cela explique les mots. »


Genèse du roman

Dans son rapport à l’écriture, Karim Naït Ouslimane a été conduit à travailler autour de la notion d’espace littéraire, qui, pour lui, est intimement lié à l’idée de plurivocité du langage. Il publie en 2022 Le Voleur de Feu – Dib rencontre Deleuze, (Ed. Fables fertiles), essai poético-politique original dans lequel il approfondit ses thèses. Il publie aujourd’hui Extinction du domaine de la lutte, un livre qui investit l’espace romanesque comme lieu de dévoilement des affects, lesquels sont au fondement de ce qui sous-tend entre autres choses la formation des imaginaires, du débat public. Le roman revient sur le cheminement désenchanté d’un personnage, que la rencontre avec Nedjma réenchante, tragiquement.
« Comme Gabriel, vous avez peut-être déjà ressenti cela. Marcher aux côtés d’une femme séduisante, le cerveau de la baise, débranché. Marcher, ressentir, regarder, de concert. Partager le paysage, des vitrines, des arbres, le ciel. L’écouter parler, oui, vraiment l’écouter, avec vos yeux, vos lèvres, vos mains, d’un transport de tout votre être. Et pourtant, vous êtes déjà bien engagé dans le domaine de la lutte […]. ».