Extinction du domaine
de la lutte


Gabriel Luisant est un cadre administratif effacé, à l’existence aseptisée, rythmée par le mouvement monocorde des procédures journalières, des réunions. Beaucoup d’heures, pour l’illusion d’une vie bien remplie, remplie de banalité tranquille jusqu’à sa rencontre, improbable, avec Nedjma, et avec toute une Histoire qui le choisit. Une histoire, qui commence — ou continue — par un duel entre Thomas et Abel. Puis vient Max, le militant. Puis l’incendie de la mosquée, la marche des Gilets Jaunes. Toute une série de pas manqués. Vers Nedjma, vers Max, Abel et Thomas. Jusqu’à ce pas ultime, brutal, inéluctable. Le pas qui pourrait tout sauver, ou tout précipiter dans l’abîme.

Éléments biographiques
Le mot de l’auteur
qui auraient tellement voulu faire de moi un ingénieur, ne me l’auront pas pardonné, ni ceux de mes proches qui auraient bien souhaité avoir un médecin dans la famille. Mais j’ai aussi le don de décevoir. Cela explique les mots. »
Genèse du roman
Dans son rapport à l’écriture, Karim Naït Ouslimane a été conduit à travailler autour de la notion d’espace littéraire, qui, pour lui, est intimement lié à l’idée de plurivocité du langage. Il publie en 2022 Le Voleur de Feu – Dib rencontre Deleuze, (Ed. Fables fertiles), essai poético-politique original dans lequel il approfondit ses thèses. Il publie aujourd’hui Extinction du domaine de la lutte, un livre qui investit l’espace romanesque comme lieu de dévoilement des affects, lesquels sont au fondement de ce qui sous-tend entre autres choses la formation des imaginaires, du débat public. Le roman revient sur le cheminement désenchanté d’un personnage, que la rencontre avec Nedjma réenchante, tragiquement.
« Comme Gabriel, vous avez peut-être déjà ressenti cela. Marcher aux côtés d’une femme séduisante, le cerveau de la baise, débranché. Marcher, ressentir, regarder, de concert. Partager le paysage, des vitrines, des arbres, le ciel. L’écouter parler, oui, vraiment l’écouter, avec vos yeux, vos lèvres, vos mains, d’un transport de tout votre être. Et pourtant, vous êtes déjà bien engagé dans le domaine de la lutte […]. ».
